Mesdames et Messieurs les Echevins,
Mesdames et Messieurs les Conseillers communaux et de l’Action sociale,
Monsieur le Conseiller Provincial,
Monsieur le Colonel,
Monsieur le Chef de zone
Chers enseignants, chers enfants,
Mesdames et Messieurs, chacun en vos titres et qualités.
« (...) De nos mains défaillantes, nous vous tendons le flambeau
|
Afin qu’il soit vôtre et que vous le portiez bien haut (...) »
|
En ce jour de commémoration, où chacun porte en lui la flamme du souvenir, cet extrait du poème de John Mac Crae prend pleinement son sens.
Réunis, toutes générations confondues, dans le même élan de respect pour toutes les victimes, soldats ou civils, de cette première guerre mondiale 1914-1918, nous avons une respectueuse pensée non seulement pour les soldats tombés, leurs familles éprouvées, mais également pour tout qui, par ses actions, ses messages, son investissement personnel, a choisi, aujourd’hui, d’être ou de devenir un passeur de mémoire ...
A ce titre, ils transmettent les récits de guerre, les cris de victoire, les larmes des défaites, photos et reportages à l’appui. Les témoignages abondent, qui ne laissent planer aucun doute sur l’horreur de cette guerre si longue et si dévastatrice.
Nos passeurs de mémoire hissent les couleurs, déclarent leur respect profond ... mais au-delà du souvenir, le regard tourné vers le passé, ils souhaiteraient tellement que nous ne fermions pas les yeux sur un triste présent.
100 ans, déjà. 100 ans ... seulement. Et de fêter ce centenaire, comme s’il n’eut pas été plus fort, plus porteur d’espoir, de commémorer la fin des combats, qu’en mettre en exergue les débuts ...
Et dites-moi ce qui a changé ? Oui, dites-moi !
Au nom d’une idéologie, pour une terre, pour le pouvoir, soldats et civils tombent encore et encore. Fusils et canons ne se taisent pas. Le sang et les larmes coulent ... l’homme n’apprend finalement que peu de choses, laissant aux générations futures la haine de l’autre, une soif inexorable de vengeance, le goût de ces combats qui ne laissent que terres souillées et décors de désolation.
Le constat est malheureusement identique, chaque année. Puisque chaque année, les mêmes conflits éclatent à travers le monde, puisque chaque année, là où un conflit s’éteint, un autre commence ...
Israël et Palestine, Syrie, Liban, Afghanistan, République Centrafricaine... je ne poursuivrai pas la longue liste de ces endroits de notre terre où l’homme détruit l’homme, où le « pouvoir pour le pouvoir » détruit le monde ... Nombreuses guerres idéologiques font encore tant et tant de dégâts, alors que tous, devraient oeuvrer dans l’intérêt général, prendre davantage leurs responsabilités et travailler pour le bien être des peuples...
Que cela n’entame ni la passion ni le dévouement des passeurs de mémoire. Nos enfants, et vous venez d’en être les témoins, et les générations à venir, ont besoin de cet enseignement, de ces valeurs pour se construire, voire se reconstruire.
J’aurai ici une pensée particulière pour un homme qui a voué bien des années de sa vie à cette noble cause et saluerai le souvenir de Monsieur René Cablyn.
Et puisque la vie, c’est aussi ici et maintenant, c’est à nos porte-drapeaux que je m’adresse à présent. Chaque cérémonie, chaque commémoration, est l’occasion pour vous d’être présents, de faire montre de respect et de patriotisme. Vous saisissez toute opportunité, telle encore la Rambladeriede septembre dernier, d’évoquer le passé, de perpétuer le souvenir.
Soyez-en remerciés, plus encore aujourd’hui qu’un autre jour...
Soyez-en remerciés, plus encore aujourd’hui qu’un autre jour...
D’aucuns diront que les combattants de cette grande guerre ont désormais fermé leurs yeux, qu’ils ne sont plus ... mais les êtres aimés et respectés ne meurent jamais, tant que l’on pense à eux, tant que l’on cultive leur souvenir ...
Tous sont donc bien vivants aujourd’hui, en ce jour de commémoration, au travers des discours ou de fleurs déposées, en chaque souffle de vent dans les drapeaux.
Nous sommes recueillis, avec respect. Ici n’est plus la tristesse, mais bien la joie profonde d’être libres et en paix. Dès lors, ne portons pas le deuil... affichons notre fierté.
Mais cette paix évoquée, Mesdames et Messieurs, cette paix qui n’a pas de prix, n’est pas seulement celle d’un pays sans guerre, sans bruit de canon, sans torture ou déportation, elle se doit aussi d’être citoyenne, entre communautés, entre personnes de bonne volonté.
En cette période difficile, la peur du lendemain, les colères non contenues des uns, voire certains discours provocateurs des autres, attisent la haine, exacerbent les différences. Tantôt des cris et vociférations se font plus puissants, tantôt des revendications sont étouffées ... Il suffirait de presque rien... Il suffirait d’un brin de respect.
Il suffirait de prendre le temps de se poser, de savoir écouter pour pouvoir entendre, d’entendre pour tenter de comprendre, d’enfin comprendre pour mieux agir ... et agir ensemble.
Enfants de la terre et citoyens du monde, voilà ce que nous sommes, et toutes nos différences, tous nos combats sont autant de défis à relever. Mais là où un défi se pose ne doit pas naître un conflit, là où un conflit survient, ne doit pas s’ensuivre la violence.
Seuls le respect et les dialogues constructifs engendrent les actions concrètes, et seules les actions concrètes et réfléchies apportent des solutions.
N’oublions jamais : « l’union fait la force »... mais c’est de forces tranquilles dont un pays a besoin. Puissions-nous nous souvenir de cela, aussi ...
Vincent PALERMO
Vincent PALERMO
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire